Aller au contenu

 

Un été sans algues bleues?

Des solutions à la portée des riverains

Jean Roy est président de l'Association pour la protection du Lac Mégantic.
Jean Roy est président de l'Association pour la protection du Lac Mégantic.

Parmi les solutions vertes permettant d'endiguer le problème des algues bleues, les citoyens peuvent compter sur les moyens que leur offre le génie vert. La stabilisation des berges et la revégétalisation des bandes riveraines contribuent, par exemple, à freiner l'apport de sédiments aux cours d'eau et assurent l'absorption de nutriments comme le phosphate, qui favorise la prolifération des plantes aquatiques et des algues. L'équipe de Natur'Eau-Lac privilégie une approche écologique : le génie végétal. «Nous utilisons les capacités naturelles de croissance et de développement des saules pour résoudre les problèmes d'érosion. Quand on plante les tiges dans le sol, les saules refont des racines. Ça permet de stabiliser la terre, d'apporter un ombrage sur la vie aquatique et de filtrer la pollution. Et on évite d'empierrer tout le talus», explique Jonathan Bolduc, de Natur'Eau-Lac.

Daniel Bergeron est cofondateur de l'entreprise Natur'Eau-Lac.
Daniel Bergeron est fondateur de l'entreprise Aqua-Berge inc.

Daniel Bergeron, fondateur d'Aqua-Berge inc., mentionne que divers procédés peuvent réduire considérablement l'impact négatif de ces interventions humaines : le réensemencement des terres mises à nu, la création de bassins de sédimentation qui retiennent les particules pour éviter qu'elles n'aillent se déposer au fond des rivières et des lacs, l'amélioration des fossés des routes, la restauration des marais et l'installation de barrières à sédiments au moment de la réalisation de travaux d'infrastructures, par exemple.

Jonathan Bolduc ajoute que les citoyens peuvent eux-mêmes agir en s'assurant que leur système d'épuration est en bon état, en faisant une consommation raisonnable de l'eau potable, en utilisant du savon sans phosphate et en évitant d'utiliser des pesticides sur leur terrain.

Michel Cyr est chef de la division de la gestion des eaux de la Ville de Sherbrooke.
Michel Cyr est chef de la division de la gestion des eaux de la Ville de Sherbrooke.

Ces recommandations rejoignent celles que formule le chef de la division de la gestion des eaux de la Ville de Sherbrooke, Michel Cyr. Ce dernier interpelle les citoyens desservis par les réseaux d'égout municipaux. «Nous avons tous une responsabilité individuelle en ce qui a trait à la préservation de l'eau. Il faut respecter l'eau, respecter sa fonctionnalité.» Il recommande donc d'en diminuer la consommation en privilégiant les plantes vivaces plutôt que les annuellesdans les aménagements paysagers, en évitant de nettoyer son entrée avec de l'eau et en respectant les règlements qui restreignent l'arrosage des pelouses. «Moins on utilise d'eau, moins il y a d'eau à traiter, moins importants sont les coûts. Mais je crois que la population est de plus en plus sensibilisée à cette question. On ne gaspille plus l'eau comme on le faisait il y a 20 ans!» M. Cyr rappelle toutefois que les toilettes ne sont pas des poubelles. «Les cheveux, les rognures d'ongle, la peinture, l'huile à moteur et les médicaments ne doivent pas y être jetés. Par ailleurs, les serviettes hygiéniques pour femmes, les couches jetables pour bébés et les condoms peuvent bloquer les pompes. On ne traite rien de ça!»